Syriaque

Syriaque I

Le syriaque classique, un dialecte de l'araméen, a émergé à Édesse (actuellement Urfa en Turquie) et trouve ses premières attestations dès le premier siècle de l'ère chrétienne. Persistant jusqu'à nos jours comme une langue écrite, il demeure le dialecte araméen le plus documenté, ayant joué un rôle central dans la diffusion du christianisme en Syrie et en Mésopotamie. La majeure partie de la littérature syriaque provient des communautés chrétiennes de ces régions.
L'apogée de la littérature syriaque, entre le 4e et le 7e siècle, se caractérise par un nombre significatif d'œuvres originales en prose et en vers. Parmi les figures prééminentes de cette période, citons Éphrem le Syrien (306-373) et Jacques de Saroug (décédé en 521). En plus des créations syriaques originales, un corpus important de traductions du grec a été préservé, conservant ainsi certaines œuvres perdues dans leur langue d'origine. Cependant, après la conquête islamique, les chrétiens de langue syriaque ont progressivement adopté l'arabe, reléguant le syriaque au second plan en tant que langue littéraire.
La littérature syriaque a connu une renaissance aux 12e et 13e siècles, marquée par des auteurs tels que Bar Ṣalibi (décédé en 1171) et Bar Hebraeus (1226-1286). Jusqu'à aujourd'hui, le syriaque demeure une langue liturgique dans les Églises de tradition syriaque, telles que l'Église syriaque maronite, l'Église syriaque orthodoxe, l'Église syriaque catholique, l'Église (assyrienne) de l'Orient et l'Église chaldéenne catholique.
Le syriaque se subdivise en deux branches, à savoir le syriaque occidental et le syriaque oriental, caractérisées principalement par des différences phonologiques et des systèmes d'écriture distincts.

Quelles sont les raisons d'apprendre le syriaque ?
1. Bible antique : Les traductions syriaques de la Bible, telles que Vetus Syra, Peshiṭtā, philoxénienne, ḥarqlénne, et syro-hexaplaire, se comptent parmi les plus anciennes. Elles revêtent une grande importance pour la critique textuelle tant du Nouveau que de l'Ancien Testament.
2. Patristique : De nombreuses œuvres des Pères de l'Église ont été rendues en syriaque, constituant parfois la seule accessibilité à ces textes. L'étude de cette tradition offre ainsi un accès privilégié à la patristique.
3. Richesse liturgique : La liturgie syriaque, particulièrement riche, nous transporte aux premiers siècles du Christianisme. L'apprentissage de cette langue permet une immersion plus profonde dans cette tradition liturgique ancienne.
4. Littérature syriaque ancienne : Les écrits des auteurs syriaques des premiers siècles, tels qu'Aphraate et Éphrem le Syrien, témoignent d'un christianisme sémitique relativement peu influencé par la culture hellénique, offrant une perspective unique sur les débuts de la foi chrétienne.
5. Poésie syriaque : Les poètes syriaques, comparables à leurs homologues grecs ou latins, ont produit une poésie d'une qualité égale, voire supérieure, offrant ainsi une exploration riche de l'expression artistique dans cette langue.
6. Transmission culturelle des civilisations : En syriaque, on trouve de nombreuses traductions d'œuvres provenant d'autres cultures, telles que les fables de Kalilah et Dimnah traduites du moyen-perse ou encore la philosophie aristotélicienne. Cela en fait une langue porteuse de la transmission culturelle entre différentes civilisations.

 

Syriaque II

Le cours de syriaque moyen et avancé est consacré chaque année à l’étude de textes littéraires syriaques issus principalement de la littérature patristique. C’est l’occasion pour les participants d’approfondir leurs connaissances dans les domaines de la grammaire, du vocabulaire et de la syntaxe. Il est éventuellement envisageable de tenir compte des desiderata des participants, à condition qu’ils les signalent au moment de leur inscription.
Des photocopies des textes étudiés sont distribuées aux participants et des dictionnaires et grammaires habituels sont mis à la disposition des participants pendant le cours.

 

Enseignants : Nicolas Atas, David Phillips